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Un Népal en ruine

Nepal in Ruins

 

L'essentiel

  • Un puissant séisme de magnitude 7,8 a frappé le Népal samedi matin. De nombreuses répliques ont été ressenties depuis.
  • Le bilan humain de la catastrophe a augmenté tout au long du week-end et devrait continuer à s'alourdir à mesure que les opérations de secours continuent.
  • Les violentes secousses ont ébranlé certaines régions de pays voisins et provoqué des avalanches meurtrières sur les pentes de l'Everest.

La terre a de nouveau tremblé au Népal dimanche 26 avril. Une forte réplique du violent séisme qui a frappé le pays la veille a été ressentie jusque dans le centre de la capitale indienne, New Delhi, ainsi que dans l'Himalaya. La secousse a été ressentie jusqu'au mont Everest, où elle a déclenché de nouvelles avalanches, selon des alpinistes sur place. Le bilan humain continue d'augmenter à mesure que les secours arrivent dans les zones dévastées, l'aide internationale commence à arriver.

  • Plus de 3 200 morts pour le séisme le plus meurtrier depuis 1934

Le très puissant tremblement de terre de magnitude 7,8 qui a frappé le Népal samedi est le plus dévastateur depuis 1934 pour ce petit pays situé au pied de l'Himalaya. Selon un bilan encore provisoire obtenu très tôt lundi matin, le ministère de l'intérieur népalais a recensé au moins 3 218 morts à travers le pays et plus de 6 500 blessées. A ces victimes s'ajoutent celles en Inde et en Chine – au nombre de 90 –, et sur l'Everest (dix-sept morts). Les nombreuses répliques ralentissaient les opérations de sauvetage, faisant craindre un bilan encore plus dramatique.

Subermergés par les milliers blessés, les hôpitaux de ce pays pauvre de 28 millions d'habitants ont été rapidement saturés, d'autant que les secousses à répétition ont conduit les responsables des structures de soins à ordonner des évacuations de patients, regroupés dans des tentes dressées à l'extérieur.

  • La vallée de Katmandou durement touchée, le reste du pays coupé des secours

A Katmandou, où plus de 700 personnes ont trouvé la mort, les secours creusent parfois à mains nues dans les décombres, ou munis de simples pioches, faute de pouvoir manœuvrer les pelleteuses dans les rues étroites de la vieille ville.

Le travail des secouristes est encore compliqué par le mauvais temps et les nombreuses répliques sismiques qui secouent le pays. L'une d'elles, particulièrement forte (6,7 sur l'échelle de Richter), a été ressentie jusqu'à New Delhi, en Inde, et a déclenché des avalanches sur les pentes de l'Everest et les sommets voisins. 

La vallée de Katmandou, et notamment, la capitale ont été très durement touchées. Au moins 700 personnes ont trouvé la mort, et bon nombre d'habitants ont été contraints de passer la nuit dehors, dans la rue ou sous des tentes de fortune, malgré le froid.

Des centaines d'immeubles ont été rasés et une partie de la ville est privée d'électricité. Les secours creusent parfois à mains nues dans les décombres, ou munis de simples pioches, faute de pouvoir manœuvrer les pelleteuses dans les rues étroites de la vieille ville. « L'électricité est coupée. Les systèmes de communication sont encombrés, les hôpitaux bourrés à craquer et manquent de place pour accueillir les cadavres », a résumé la responsable régionale d'Oxfam, Helen Szoke.

Le choc a provoqué l'effondrement de la tour historique de Dharhara, l'une des attractions touristiques majeures de la capitale. Les monuments au centre de la ville, Darbar Square, classés au Patrimoine mondial de l'Unesco, ont également été réduits en poussière par la puissance du séisme.

Dans le reste du pays, comme Bhaktapur (80 000 habitants), Gorkha ou encore Lamjung, la situation est aussi dramatique. « Nous sommes totalement coupés de la plupart des régions du pays », a dit samedi Ram Narayan Pandey, de l'Autorité népalaise de gestion des catastrophes, l'agence qui coordonne les secours à partir de Katmandou. Certaines zones montagneuses et rurales restent inaccessibles.

  • Des avalanches meurtrières sur l'Everest

Le bilan, encore provisoire, fait état d'au moins 18 personnes tuées, et 61 autres blessées dans les avalanches de samedi. Il s'agit du drame le plus meurtrier sur les pentes du sommet du monde.

Le séisme de samedi et la violente réplique de dimanche ont été ressentis jusque dans la région du mont Everest — très fréquentée par de nombreux alpinistes à cette époque de l'année — où ils ont provoqué des avalanches. Plusieurs hélicoptères ont atterri dimanche au camp de base en partie enseveli pour y secourir des victimes. 

Dix-huit corps ont été retrouvés sur place — un bilan, encore provisoire, le plus élevé déjà jamais enregistré sur les pentes du sommet du monde — et 61 personnes ont été blessées, selon Ang Tshering Sherpa, président de l'Association népalaise d'alpinisme.

Une centaine d'alpinistes et de guides sont par ailleurs pris au piège dans les camps 1 et 2, situés au-dessus du camp de base. La cascade de glace du Khumbu, une des étapes dans l'ascension de la montagne non loin du camp de base est impraticable, a précisé Ang Tshering Sherpa.

  • L'aide internationale face aux défis logistiques

Plusieurs pays, notamment les voisins, comme l'Inde et le Pakistan, ont rapidement annoncé l'envoi d'aide humanitaire ou de matériel pour venir en aide aux sinistrés. De nombreux autres pays ont promis des avions, des équipes de secours et des objets de première nécessité. Certaines ONG françaises, comme Médecins du Monde, Handicap International et Action contre la Faim ont déjà des équipes à pied d'œuvre.

L'aide internationale commençait à arriver sur place, dimanche, mais faisait face aux difficultés d'accès aux zones sinistrées. Les agences humanitaires sur place avaient toujours le plus grand mal à évaluer l'ampleur des destructions et des besoins.

« Il est clair qu'il y a des besoins urgents en abris provisoires, nourriture, eau potable, vêtements chauds, couvertures et kits d'hygiène », a expliqué l'association Christian Aid. « Nous anticipons des pertes en vies humaines et des destructions considérables », a déjà averti Jagan Chapagain, de la Croix-Rouge

Le Monde.fr avec AFP | 26.04.2015