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Le marché de Forville

Forville Market, a Cannes superproduction

 

Markets in Cannes

Cannes has three food markets: Marches Forville, Gambetta and La Bocca - all are covered markets.  There is nothing quite like a French market with its colours, smells, sounds and hustle and bustle - especially in the south of France where the sensory delights are heightened several fold.

Forville Market can be reached by walking up the rue Gazagnaire, nearly opposite the bus station. There is also one hour free parking at the Forville car park. In the market you will find flowers, fish, fruit and vegetables as well as dairy products, spices, chickens and ducks...the list goes on. All around the market proper are lots of shops from a great hardware store to a shop specialising in smoked fish and another in live crustaceans. There is also a good wine and champagne outlet where you can sit and eat oysters or a snack with a glass of wine or two. Bistros and bars abound, by the way. Leader Price has a small supermarket on the corner.
The market is open 7am till 1pm every day except Mondays. Pedestrianised area.


Gambetta market is at the other end of town - walk past the railway station going east along rue Jean Jaures to Place Gambetta. In addition to all the great foods here you will also find clothes, shoes, jewellery and leather goods. Open every day 7am to 1pm, except Mondays in winter.  Again a great selection of shops all around and a lot of bars and restaurants, including those on the pedestrianised rue Hoche just off the square. Also in rue Jean Jaures and rue Marceau, you will find an Asian supermarket, including fruit and veg; Kosher stores; delis; butchers; and wine shops. There is a small Monoprix supermarket - open till late at night - opposite the market. 

Parking on the roads is murder so go into the car park just past the railway station off the rue Jean Jaures.
 
La Bocca Market is a short bus ride away, Ligne 1 or 20.  Fish, flowers, fruit and veg, deli counters, etc can be found here.  There are butchers, bread shops and a great chocolate shop around the market, as well as bars and restaurants. Saturday's market is huge with the addition of clothes, shoes, materials, jewellery, underwear and makeup. The market is open 7am to 1pm everyday except Mondays.  The Saturday market closes at 12.30pm.  Parking is easy in La Bocca except on Saturdays.
 
Antiques and bric a brac can be found at the markets on: Forville, Mondays 8am to 6pm; La Bocca, Thursdays 8am to 12.30pm.
At Les Allees de la Liberte is a daily flower market and on Saturdays there is an antiques market from 8am till 6pm. 
They can can be found on the east side of the Mairie.

A deux pas du Palais des festivals se joue, en Technicolor et odorama, l’un des plus beaux spectacles de la Croisette.

Au pied de la colline du Suquet, où serpentent les ruelles du Vieux Cannes, dans les Alpes-Maritimes, la grande halle de Forville accueille un marché, régalant autant les yeux que les papilles. L’urbanisation frénétique de la Côte d’Azur a pu mettre en péril la survie des producteurs régionaux. Une balade sous les arches de ce long bâtiment années 1930, dont le crépi ocre rosé et les tuiles revendiquent les racines provençales, rassure sur la pérennité du garde-manger local.

Si les yachts encombrent le port de Cannes, la ville peut, par exemple, se vanter de conserver une petite trentaine d’artisans pêcheurs, vendant leurs poissons en direct au marché de Forville. « Le mois d’août est une période creuse pour la pêche », prévient Gilbert Dubbiosi, 65 ans, l’un des vétérans de cette flottille.

Vendeuse de Mesclun, Estelle Pons (à droite) et sa mère au marché de Forville, samedi 22 août. ALBANE NOOR

Ce vendredi matin, les dix étals en mosaïque bleue constituant le coin des pêcheurs sont certes loin d’être tous occupés. Le tableau de chasse n’en resplendit pas moins d’écailles et d’épines. On repère de loin les têtes d’espadon pointant leur épée vers le haut plafond blanc. Pêchés à la palangre (une corde le long de laquelle sont attachés des hameçons), ils brillent d’une chair blanche à griller en steak ou à déguster crue, en carpaccio. Raides de fraîcheur, rougets barbets, dorades royales et merlans sont connus de beaucoup, alors que l’inquiétante murène, le chapon – cette grosse et exquise rascasse à la couleur corail –, la mostelle, le sar, le corb ou le tas frétillant des poissons de roche destinés à la soupe, fournissent de délectables dépaysements.

Les professionnels réservent les plus belles pièces

L’effrayante tête de lotte restera peut-être invendue. « Comme la tête des gros congres, on la garde pour nous, confie Gilbert Dubbiosi. Cela fait le meilleur des aïolis. » Les cuisiniers avides d’iode réservent souvent les plus belles pièces. Des étoilés (« Didi » Sordello, du Bacon, au Cap-d’Antibes, Christian Sinicropi de La Palme d’Or, le restaurant de l’Hôtel Martinez), mais aussi des espoirs de la gastronomie locale, comme Guillaume Arragon, jeune Lyonnais, chef du Bistrot Gourmand, situé à quelques mètres de la halle. « J’adore cuisiner des poissons moins connus comme la liche, la pélamide ou le barracuda, sorte de brochet des mers tropicales, qui s’est acclimaté ici à cause du réchauffement climatique », explique cet amoureux de Forville. Sur son ardoise, une liste de ses fournisseurs, tous commerçants du marché.

Créé en 1884, doté de cette halle depuis 1934, le marché connaît pourtant, depuis les années 2000, une baisse de fréquentation. Concurrence des supermarchés ? Prix trop élevés ? Certains sont nostalgiques du « ventre de Cannes » d’antan. Pas Georget Daumas, 92 ans, figure légendaire d’un lieu où il officia, jusqu’à une tardive retraite, comme détaillant en fruits et légumes. « Je continue de descendre à Forville tous les matins », s’enthousiasme celui qui est aussi le président de la fanfare municipale. « Chaque fruit, chaque herbe, chaque légume a son parfum. Quand j’entre sous la halle, son odeur me ravigote. »

On suit M. Daumas dans les trois allées principales d’un marché dont une moitié se consacre surtout aux poissons, à la boucherie, aux fleurs et aux fromages, quand l’autre est essentiellement vouée à la palette multicolore des primeurs. Le cœur de cette dernière palpitant depuis une allée centrale qui regroupe les petits producteurs du pays.

Une variété de légumes exceptionnelle

Venus des hauteurs de Grasse, de la vallée de la Siagne ou du massif du Tanneron, ils exposent tout ce qui fait de cette région le paradis des crudités (servies avec anchoïade), des tians, des petits farcis ou de la ratatouille. Bulbes de fenouil, poivrons, bouquets d’artichauts poivrade ne demandent qu’à croquer sous la dent. Nombre de légumes se déclinent à foison, telles ces aubergines joufflues, violet profond, blanches ou marbrées, ces courgettes petites et rondes ou longues et tarabiscotées, parfois vert pâle ou du même éclatant orangé que leurs fleurs qu’on cuisine en beignets.

Certains étalages règnent avec opulence, comme celui des multiples tomates de Madame Campana. D’autres ne proposent qu’une maigre mais goûteuse récolte de jardin, tel celui de Fernande et René Giordano, 83 ans chacun. On se damnerait pour leurs petites figues blanches, perlant de jus sirupeux. Charcuteries (avec les pérugines – de petites saucisses poivrées –, ou la porchetta, spécialité à base de cochon de lait farci) et marchands de pâtes (sublimes raviolis à la daube) rappellent tout ce que la cuisine niçoise doit à l’Italie.

En faisant ses courses, on peut d’ailleurs déguster une part de socca, galette moelleuse et croustillante à base de farine de pois chiche, adaptation de la farinata génoise – cuite sur commande dans un petit four à bois ambulant. Pour accompagner ou conclure les agapes fournies par ce marché, rien ne vaut la fraîcheur et les vertus digestives du mesclun. Surtout quand il a été mélangé (mesclar, en niçois) par Estelle Pons, qui, avec magie et bonne humeur, dose devant vous ce cocktail de salades douces et de pousses épicées, qu’elle et son mari cultivent sur la colline d’Opio. « Suivant ce que vous aimez et ce que vous mangez, j’accentuerai le piquant avec mes trois sortes de roquette : le poivré avec la mizuna, l’amertume avec les pousses de moutarde ou de betterave, la douceur avec l’épinard… La gamme est infinie. » Surtout quand Estelle Pons complète son mélange de quelques feuilles de ses nombreuses sortes de basilic. Une démonstration brillante qu’« on ne s’ennuie jamais avec la salade ».

www.lemonde.fr  27.08.2015  Par Stéphane Davet (Cannes)