La mort du chèque
Death of the cheque
Bercy précipite la mort du chèque
Le chèque était en train de mourir à petit feu. Le gouvernement a décidé d’accélérer sa disparition à travers quelques mesures fortes. Michel Sapin, le ministre des finances, a ainsi annoncé, jeudi 15 octobre que, courant 2016, la durée de validité des chèques allait être ramenée de un an à six mois. En sens inverse, il milite pour que « la carte bancaire soit acceptée au premier euro ».
Le ministre présentait une « stratégie nationale sur les moyens de paiement » élaborée par Bercy (le quartier administratif de Paris) conjointement avec la Banque de France, après concertation avec les établissements bancaires, des commerçants, des consommateurs, visant, a-t-il insisté, à « faciliter la vie des clients, faciliter celle des commerçants. Et il faut le faire par la simplicité, mais aussi par la sécurité ». En clair, il souhaite inciter les Français à signer moins de chèques et à régler leurs achats de biens ou de services par carte bancaire, prélèvements et autres virements.
Car même si l’usage du chèque s’effrite d’environ 5 % par an, sa consommation reste à un niveau très élevé qui fait de la France une singularité dans le paysage européen. Selon les statistiques publiées jeudi par la Banque centrale européenne (BCE), 13,1 % des paiements (hors espèces) en France se sont opérés par chèque en 2014, ce qui nous place au niveau de Chypre. Dans toute l’Europe, seuls les habitants de Malte dégainent plus souvent leur chéquier, avec une part de 24,7 % de leurs transactions. A titre de comparaison, le chèque représente 3 % des paiements au Royaume-Uni et 0,2 % en Allemagne.
www.lemonde.fr le 16 octobre 2015