Ils courent, ils courent… les Français
The French.. they run, they run
Plus qu’un sport, le running serait un palliatif à nos vies surchargées. Mais, entre obsession du bien-être et culte de la performance, l’existentialiste en baskets pourrait s’en mordre les mollets.
Selon une étude réalisée par l’agence Sportlab, 16,5 millions de Français s’adonnent à la course à pied. | Rebecca Topakian
Au cœur de la multitude grouillante des centres-villes comme dans les allées ombragées des sous-bois, il va bientôt devenir difficile de croiser quelqu’un qui marche. Montre connectée au poignet ou smartphone accroché aux biceps, aussi bien à l’aube qu’au crépuscule, des légions de coureurs multicolores s’adonnent à un rituel cadencé : la course à pied, devenue « le running ».
En France, selon une étude réalisée par l’agence de communication Sportlab en mars, 16,5 millions de personnes (25 % de la population) pratiquent plus ou moins régulièrement cette activité qui oblige à sautiller nerveusement au passage piéton, lorsque le petit bonhomme est au rouge. Rien qu’entre 2015 et 2016, un million de coureurs sont venus s’ajouter à cette confraternité de la foulée qui possède son jargon et se retrouve ponctuellement autour de rendez-vous emblématiques : marathon de New York, marathon des Sables, la Parisienne…
« Quand on court, on mobilise les mêmes ressources que l’homme de l’âge de pierre et on se sent à nouveau exister, vivant, envahi par une bonne fatigue » David Le Breton, chercheur
Ayant pris un virage résolument mercantile, la discipline a désormais ses applis de référence (Runtastic, Runkeeper), son documentaire emblématique (Free to Run, de Pierre Morath), et depuis peu son magazine pop-culturel (The Running Heroes Society).
www.lemonde.fr le 16.09.16 Rebecca Topakian