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L’urbex

Urban exploration

 

L’urbex ou les aventuriers des sites perdus

Pénétrer dans des usines, des prisons ou des châteaux délaissés : un curieux hobby qui séduit des adeptes toujours plus nombreux. Libertaire, l’exploration urbaine s’est embourgeoisée. Au risque de se banaliser.

Image: ci-dessus - Le lycée Vera Renczi, en Belgique, est inoccupé depuis le milieu des années 1990. | "urbexsession.com"

Indiana Jones et Lara Croft ont fait des petits. Ils n’arpentent ni les ­déserts ni les tombes à la recherche de vestiges enfouis, mais se contentent de passer leurs week-ends à ­visiter des ruines, industrielles ou résidentielles, en marchant sur des débris de verre et en tremblant à l’idée d’une mauvaise rencontre. Curieux passe-temps ? Drôle de façon d’inventorier et de faire vivre le patrimoine ?

« C’est ma respiration, ma bulle d’oxygène, répond Bastien Buchla, 17 ans. J’ai besoin de cette déconnexion, d’aller dans la nature, de retrouver le silence. Dans la vie moderne, on est constamment sous pression. » Féru d’histoire et d’architecture, cet adolescent au teint pâle pratique l’« urbex » – condensé d’urban exploration. Des visites illégales de lieux abandonnés, que les pionniers de ce loisir surprenant pratiquent depuis des lustres. Sauf qu’ils sont aujourd’hui rejoints par de nouveaux curieux, toujours plus nombreux. Pas moins de 5 millions d’occurrences du mot sur le moteur de recherche de Google. Le symptôme d’une envie de déconnexion, et de retour aux vieilles pierres. Une échappée très physique dans une époque trop numérique.

« Explorateurs invisibles »

Comme de nombreux « urbexiens », Bastien aime partir, souvent seul, « à la ­recherche de traces du passé, pour garder des images d’un patrimoine menacé de disparition ». Il a commencé en visitant un château abandonné près de son lycée, à Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne) et depuis, il continue.

LE MONDE | Par Jérôme Porier

Qu'est-ce que l'exploration urbaine?

On l'appelle UE, urbex, infiltration, urban exploration ou reality hacking en anglais. Ce terme a 2 significations différentes pour moi.

La première définition, la plus classique, est la suivante. Nous vivons dans la ville, la subissons, coincés dans les chemins tracés par les architectes bâtisseurs. L'exploration urbaine consiste à franchir ces limites dessinées par d'autres. Enjamber une barrière, franchir une porte, ramper dans un tunnel, ouvrir une trappe. Toutes ces approches et les recherches qui conduisent à la partie utilitaire de la ville, souvent très esthétique, constituent l'exploration urbaine. Des endroits où vous n'êtes pas supposés aller. Vous quittez la partie toute tracée. 

La deuxième approche est l'exploration des endroits abandonnés. Tourisme industriel, ou explorations décrépites. Souvent pourissant au milieu de la ville, à l'abri des regards, isolés du monde normal. Ici encore, c'est le dernier pas qui fait passer d'un monde à l'autre. Tout bascule. Un pas de plus. Ca y est. Vous êtes à l'intérieur.