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La Nouvelle-Calédonie vote "non"

New Caledonia votes "no"

 

"Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?", et que la réponse soit "oui" ou "non". 

Les Néo-Calédoniens ont tranché: ils resteront Français. Ce dimanche, lors d'un référendum attendu depuis plus de trente ans, 56,4% des 141.099 votants ont répondu «non» à la question «Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante?». Les sondages avaient prédit une victoire du «non» bien plus nette, au-dessus des 60% des voix.

Avec 56,4% des voix, le non est arrivé en tête avec une confortable avance et un taux de participation record. Pourtant, nombre de non-indépendantistes espéraient un écart encore plus grand pour clore le débat.  Ce score est plus important que prévu pour les indépendantistes, avec une très forte participation.

La Nouvelle-Calédonie est considérée par l’ONU comme l’un des dix-sept territoires non décolonisés que compte encore la planète.

L’accord de Nouméa prévoit que, en cas de victoire du non à l’indépendance à la consultation du 4 novembre, un deuxième référendum puisse être organisé dans les deux ans à la demande d’un tiers des membres du Congrès – les indépendantistes disposent actuellement de 25 sièges sur 54 – et, en cas de résultat identique, un troisième dans les deux ans suivants.

« Faut pas trop me parler de généalogie, j’y connais pas grand-chose. L’histoire est devant, pas derrière », lance de sa voix rocailleuse Karlheinz Creugnet. Le « broussard » – surnom donné à ceux qui habitent la « brousse », la campagne – appartient pourtant à une des plus anciennes familles caldoches – descendants des colons blancs –, dont le fief est Boulouparis, un village des plaines occidentales de la Grande Terre.

L’aïeul Creugnet, un Charentais, encadrait les bagnards à bord des bateaux qui les transportaient depuis la métropole vers la colonie pénitentiaire, à la fin du XIXe siècle. « Il a été malade en arrivant et a fait souche en Nouvelle-Calédonie », croit savoir Karlheinz, relevant qu’aujourd’hui les « cousinades »Creugnet peuvent réunir jusqu’à 400 personnes.

Propriétaire de plusieurs centaines d’hectares, l’éleveur de bovins, levé et couché avec le soleil, faisait partie des équipes d’autodéfense caldoches qui s’étaient organisées en 1984 et 1985 pour protéger les propriétés des attaques indépendantistes. A l’époque, la restitution des terres aux clans spoliés durant la colonisation était au cœur des revendications kanak. « On était sur le qui-vive nuit et jour, on n’avait pas le choix. Mais ce n’était pas la solution de se tirer dessus. On a 165 ans d’histoire commune [la France a pris possession de la Nouvelle-Calédonie en 1853], on est tous croisés », confie celui dont l’arrière grand-mère « est de sang kanak ».

« Je n’aurais pas dit ça avant, mais peut-être que dans vingt ans on sera prêt pour l’indépendance, pourquoi pas ? Là, c’est pas le moment »