Mort d’Olivia de Havilland
Death of Olivia de Havilland
Elle était venue vivre à Paris par amour. L’actrice vivait à Paris depuis plus de cinquante ans.
Olivia De Havilland et Pierre Galante arrivent à Orly le 24 décembre 1954. Le début d’une belle histoire d’amour entre la comédienne et la France.
«Olivia de Havilland avait fait sa carrière toute seule, à une époque où les actrices décrochaient des rôles grâce à un mari ou un amant producteur, réalisateur ou acteur. C'était aussi une actrice comme on n'en fait plus : elle avait de la classe, de l'esprit, une élégance incroyable. Et elle vivait à Paris depuis plus de cinquante ans ! Elle avait rencontré lors d'un reportage Pierre Galante, journaliste à Paris Match, l'avait épousé en 1955 et, par amour pour lui, s'était installée à Paris. Elle a longtemps vécu rue de Bénouville (Paris XVIe), où elle était la voisine de Valéry Giscard d'Estaing, dans une maison qui ressemblait à une bonbonnière et où elle avait un salon aux Oscars, dans laquelle reposaient ses deux statuettes.
« Olivia de Havilland ne recevait qu'en robe longue, impeccablement coiffée et maquillée, toujours parée de bijoux... et avec du champagne, se souvient Henry-Jean Servat. En 1986, j'avais croisé chez elle Bette Davis, avec qui elle était très amie. Quelques mois plus tard, j'avais assisté en compagnie d'Olivia à un concert de Johnny Hallyday, avec lequel sa fille Gisèle Galante était alors fiancée, au parc Chanot, à Marseille. On était à la console et Olivia, avec ses petits escarpins, battait du pied sur les rythmes de Johnny. C'était vraiment la rencontre de deux mondes... »
« La dernière fois que j'ai vu Olivia de Havilland, c'était pour son 103ème anniversaire, qu'on avait célébré dans la cour du Bristol, se remémore encore le journaliste. Elle était magnifique, elle avait toute sa tête et marchait très bien. Ces dernières années, elle s'était installée dans une suite du Saint-James Paris, un palace du XVIe arrondissement.
Un jour, Olivia m'avait raconté que quand la Warner avait acheté les droits d' Autant en emporte le vent, plutôt que de se battre pour le rôle de Scarlett comme la plupart des autres actrices, elle avait tout de suite voulu celui de Mélanie, qui est l'archétype de la femme profondément bonne. Ce personnage plaisait beaucoup à Olivia, qui était très croyante dans la vie. »
Par Catherine Balle www.leparisien.fr Le 26 juillet 2020
Agip/Bridgeman Images