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La fin des rues sans nom

The end of streets with no name

 

Donner son adresse ne relève pas toujours de la science exacte. Si la majorité des habitants français ont l’habitude de renseigner leur lieu de vie ou de travail par une formule normée qui accole un numéro et un nom de voie, d’autres sont obligés d’en passer par des « troisième rue à gauche après l’école » ou « dernière maison à droite dans le chemin à la sortie du village ». Obligés, parce que toutes les rues de France n’ont pas de nom ou de numéro, tant s’en faut.

Jusque-là, la loi française n’obligeait en effet que les communes de plus de 2 000 habitants à nommer leurs rues et à numéroter les bâtiments, soit seulement 15 % des municipalités. Dans beaucoup de petits villages, le lieu-dit ou le hameau fait ainsi souvent office d’adresse commune pour plusieurs habitations.

Mais une adresse qui se résume à un nom de hameau et se joue des GPS pose des problèmes pour les facteurs – qui ne connaissent pas tous les territoires où ils sont amenés à faire leurs tournées –, pour les livraisons de commandes réalisées en ligne mais aussi pour les aides à domicile, ou les services de secours.

L’absence d’adressage conduisait parfois à des situations dramatiques, surtout que les secours envoient de plus en plus des ambulances privées. 

Le déploiement de la fibre optique a également décidé de nombreux maires à franchir le pas dans les petits villages. Pour être raccordé au réseau, chaque bâtiment doit, en effet, se voir attribuer un « code Hexaclé », qui n’enregistre les adresses géographiques que sous la forme « numéro, voie, commune ».

De plus, on trouve souvent plusieurs « place de l’église », « rue du Lavoir » ou « rue Nationale » dans une commune née de la fusion de plusieurs hameaux.

Cela va être un travail de chiffres et de lettres de longue haleine.

Il s’agit de déterminer une juste dénomination des voies parmi les « routes », « rues », « allées » et autres « avenues », puis de leur choisir un nom. Une bonne adresse, c’est une adresse qui est utilisée. Si elle n’a pas de sens pour les habitants, ça ne sert à rien.  Les communes sont invitées à garder la mémoire des lieux-dits dans les nouveaux noms.

Le travail de numérotation utilisera le système dit « métrique », qui attribue des numéros aux bâtiments en fonction de leur distance avec le début de la voie à laquelle ils appartiennent.

Le coût que pourrait représenter cette obligation suscite des inquiétudes. Les communes doivent, en effet, respecter de nombreuses normes, commander des panneaux, les faire poser, communiquer avec les habitants…

Ensuite, il ne restera plus qu’à positionner les panneaux et à attendre que les GPS enregistrent les nouvelles adresses qui devraient faciliter la vie des habitants.

Extract from www.lemonde.fr by Eléa Pommiers