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Une grande écluse a besoin d'aide

A large fish lock needs help

 

Un appel à l’aide pour sauver la plus grande écluse à poissons de l’île de Ré.

Les bénévoles de l’Amicale de Moufette cherchent des volontaires d’ici à la fin du mois de mars pour rebâtir une partie du mur qui s’est effondré sur plus de 30 m suite à la tempête Aurore, en octobre dernier. Un travail très physique.

L'écluse Moufette, sur l'île de Ré (Charente-Maritime) a un périmètre de 885 m, en forme de fer à cheval, pour une superficie de 6,8 ha. Son mur atteint une épaisseur de 3 m à sa base et jusqu’à 2 m à son sommet. DR/Amicale de Moufette

« C’est le joyau du phare de Saint-Clément-des-Baleines, l’un des plus beaux sites de l’île de Ré », assure Norbert Rizo. Président de l’Amicale de Moufette, ce bénévole en appelle aux volontaires pour sauver la plus grande écluse à poissons rétaise. « Son périmètre est de 885 m, en forme de fer à cheval, pour une superficie de 6,8 ha. Le mur atteint une épaisseur de 3 m à sa base et jusqu’à 2 m à son sommet. Suite à la tempête Aurore, en octobre dernier, ce mur s’est effondré sur plus de 30 m », résume Norbert Rizo.

Difficile de dater cet ouvrage impressionnant : détruite à coups d’artillerie durant la Seconde Guerre mondiale, l’écluse Moufette a été reconstruite en 1947 et a servi à nourrir des générations d’îliens. Des écrits du XIe siècle attestent déjà de l’existence d’écluses sur l’île de Ré qui en a compté jusqu’à 140. Une quinzaine subsiste aujourd’hui. Leur principe est simple : piéger les poissons grâce au jeu des marées. Leur entretien, lui, relève du « travail de forçat », reconnaît le président de l’Amicale : « C’est très physique. Des bâtisseurs transportent les plus gros blocs de pierre. Il nous faut des gros bras… Des petites mains se chargent ensuite de combler les trous avec du ptin, des cailloux plus petits. »

Pour réparer l'écluse Moufette, les bénévoles de L'Amicale de Moufette transportent de gros blocs de pierre et ne peuvent travailler qu’à marée basse, durant trois heures. DR

Autre difficulté : « Nous ne pouvons travailler qu’à marée basse, durant trois heures, explique Jean Wiesel, le secrétaire de l’Amicale. Mais la marée suivante a tendance à détruire ce que nous avons réparé. Tant que la brèche n’est pas refermée, maintenir l’ensemble reste très compliqué. » Norbert Rizo, lui, évoque « un château de cartes. Il suffit d’une pierre arrachée pour que la marée suivante emporte plusieurs mètres de mur… »

Pour ces bénévoles, la priorité reste la transmission de ce savoir-faire si particulier : « La pêche est secondaire. Nous devons léguer ces techniques de construction que les anciens nous ont transmises », confirme Jean Wiesel. L’association espère grossir ses rangs d’ici la fin du mois de mars pour entamer ces travaux « dès que la mer sera apaisée ».

Par Fabien Paillot  Le 22 février 2022 www.leparisien.fr