Amazon, le paradoxe
The paradox of Amazon
Amazon, le paradoxe du géant à la mode qui perd de l'argent
Emballer Wall Street quand on affiche des pertes, c'est le tour de force qu'accomplit Amazon depuis 1997 – année de l'introduction en Bourse. Le magasin en ligne a pour stratégie de casser la concurrence sur les segments en forte croissance qu'il veut conquérir, en assumant des pertes au besoin, puis de racheter ce qui reste de concurrents à ce petit jeu de massacre... et d'imposer ses prix à l'ensemble du marché.
Du coup, c'est presque étonnant que le groupe ait réussi à ramener sa perte à 41 millions de dollars au troisième trimestre, contre 274 millions un an plus tôt.
"Nous avons été très affairés ces derniers mois", a commenté, suite à la présentation des résultats, le fondateur et directeur général d'Amazon, Jeff Bezos, citant notamment le lancement "de nouveaux Kindle Fire" et l'ouverture de centres de traitement des commandes.
En France, le distributeur a lancé Premium, un service qui coûte 49 euros par an et permet d'être livré en vingt-quatre heures sur un nombre illimité de produits. Pour Amazon, le service est déficitaire à court terme. Mais, selon ses propres estimations, les clients de Premium passent de 30 % à 40 % de commandes de plus qu'avant la souscription à l'offre.
Une stratégie qui ne fonctionnera pas totalement dans l'Hexagone puisqu'une proposition de loi a été adoptée en début de mois à l'Assemblée, interdisant de cumuler une remise de 5 % sur le prix du livre et la gratuité des frais de port, un texte qui vise à soutenir les libraires face aux géants d'Internet.
Un texte "contre le consommateur", selon le président d'Amazon France, Romain Voog.